Une morsure du temps
Je présente une série de gravures à partir de plaques “mordues à l’acide” ou usées par le temps. La série précédente, “Hiroshima”, explorait la fragilité, celle-ci nous révèle la marque du temps, comme si ces matrices nous permettaient d’obtenir une photographie de l’éther, un instantané impossible à l’échelle humaine.
Plongées dans l’acide, les plaques de cuivre nous emportent aux confins de l’univers. L’espace, le temps, la matière se rejoignent au fond du bac dans une alchimie où l’homme n’a pas droit de cité. Dans le noir de cette eau profonde se joue un dialogue de particules, d’échanges, de masses, peut-être d’électricité et de lumière. Une nurserie d’étoiles dans quelques centimètres cubes.
c’est ici tout un univers qui se met en marche.
Lorsque la plaque sort du bain d’acide, c’est alors le temps que l’on peut voir, sa matière, l’usure, l’érosion, la vie.
En caressant la plaque, ma main alors caresse le temps. Il est rugueux, irrégulier, et… parfait.
La plaque est devenue la marque d’un instant. Une photographie du temps.
Au moment de l’encrage se révèle cette incroyable beauté de l’érosion et du dessin secret qu’il nous a laissé.
Nous avons alors le privilège d’entrer dans sa carte, comme s’il nous en faisait cadeau.
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Nous sommes trois à exposer à l’atelier, vous retrouverez aussi le travail
de Magda Moraczewska et Sylviane Girard.
Nous présentions : gravures, photographies, dessins, livres.
Je serai aussi présent plus modestement à l’atelier de gravure Point d’Encrage au collège Pierre Curie (n°28).
Cette année, musique à l’atelier:
Samedi et dimanche à 16h Jérôme Nathanaël et Gérard Hababou improvisent en s’inspirant des œuvres exposées à l’atelier.
Jérôme Nathanaël saxophone alto
Gérard Hababou percussions
musique improvisée
Dominique Martigne est l’un des webmasters qui ont réalisé et entretiennent le site internet de Zig Zag.